La Tour d'Occitanie, premier gratte-ciel de Toulouse

À Toulouse, les quartiers Matabiau et Chalet poursuivent leur transformation. Après la rue Bayard, les abords de la gare vont être modifiés. Ils accueilleront le premier grand building toulousain : la Tour d'Occitanie.

la tour d'Occitanie de Toulouse sera terminée en 2022
 

Un projet évalué à 130 millions d'euros

Autrefois prénommée "Occitanie Tower", la Tour d'Occitanie occasionnera un chantier de 32 mois, qui débutera en 2019. Elle sera haute de 150 mètres et comptera 40 étages. Sa forme sera circulaire et constituée de "rubans", dont certains seront vitrés et d'autres ornés de jardins très denses. Le montant de l'opération a été estimé à 130 millions d'euros. L'immeuble accueillera une centaine de logements de luxe, un hôtel Hilton, 11 000 m² de bureaux, 2 000 m² de commerces et un bar-restaurant, au dernier niveau.

Le projet EuroSudOuest, dont elle fait partie, prévoir la rénovation des quartiers Matabiau et Chalet. Les élus souhaitent faire de la zone le centre névralgique de la cité rose, laquelle pourrait bientôt accueillir une ligne LGV : "La ligne grande vitesse, c’est la cerise sur le gâteau mais la volonté principale, c’est de construire un nouveau quartier, un nouveau poumon économique", a expliqué Jean-Luc Moudenc, le maire toulousain, aux médias.

Priorité sera donnée aux piétons

Les travaux prévoient un nouvel accès à la gare, avec dépose-minute, qui devrait être inauguré durant l'été qui arrive. Et le nouveau parvis sera opérationnel à l'automne. Le "parvis Canal" va quant à lui subir de profondes modifications et devrait être livré fin 2019. C'est Joan Busquets, un architecte catalan, qui l'a imaginé : il est épuré, privilégie les piétons et restreint le passage des véhicules. Les voitures ne pourront notamment plus accéder à la gare par le biais de la rue Bayard.

Par ailleurs, la maison éclusière devrait accueillir un bar, mais l'écluse ne sera pas rénovée. Le budget nécessaire (30 à 50 millions d'euros) a été jugé trop important et les buses vieillissantes seront recouvertes d'une passerelle de bois de 30 mètres de large. Elle devrait aussi être terminée à la fin de l'année 2019.

Ses détracteurs dénoncent le manque de concertation

Le projet de la Tour d'Occitanie n'en pas moins été critiqué. Quand ses soutiens évoquaient une "opération emblématique de grande qualité architecturale, environnementale et esthétique" (propos relayés par La Dépêche), les détracteurs s'indignaient "du manque de concertation et de l'absence d'HLM dans la tour", laquelle ne serait même pas à énergie positive.

L'argument financier a alors pesé : "La Tour ne coûtera rien au contribuable, la Compagnie de Phalsbourg, son promoteur, finançant intégralement les 130 millions d'euros du projet (achat du terrain compris), ladite Compagnie payant même une redevance de 3,4 millions d'euros (100 euros par m2, Ndlr) à l'aménageur, qui financera réseaux et espaces publics du futur quartier Teso", a ajouté la société publique Europolia.

Et de conclure : "Une tour ne fait pas un projet urbain. Il s'agit d'un geste architectural inutile sur le plan de l'intérêt public, simple opération financière. La Tour est une chance pour Toulouse, elle incarne sa modernité." Le résultat sera visible en 2022.
 

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