Bordeaux : le projet du métro n'est pas prioritaire

La métropole bordelaise a lancé une étude concernant la possibilité de création d'une ou plusieurs lignes de métro. Elle a abouti sur l'idée que ce projet ne constituait pas une priorité pour la ville.


ville de bordeaux

Une étude pour mesurer la faisabilité et l'efficacité d'un métro

En avril 2019, Patrick Bobet, le président de la Métropole, informait du lancement d'une étude concernant la possible création d'une ligne de métro, à Bordeaux. Elle devait notamment permettre de déterminer le coût du projet, sa faisabilité et son efficacité. "Nous avons lancé une étude à la Métropole qui doit durer quatre mois. C'est un ingénieur des Ponts et chaussées qui mène cette étude", avait-il précisé aux médias. L'objectif était de vérifier qu'il ne s'agissait pas d'une "illusion absolue".

L'idée faisait son chemin depuis un moment. Dans les années 1980 et 1990, la ville bordelaise avait déjà imaginé cette solution, en vue de désengorger sa circulation. Le débat opposait alors les "pro" et les "anti". En 2018, Mickaël Baubonne, docteur en droit public à l'Université de Bordeaux, était allé jusqu'à élaborer les plans d'un métro composé de deux lignes. La première était longue de 21 kilomètres et alimentait notamment les la Victoire, Gambetta, Ravezies, la gare de Blanquefort, ou encore celle de Médoquine de Talence. Quant à la deuxième, elle faisait 11 kilomètres de long et devait comprendre 12 arrêts, dont Mérignac, la barrière Judaïque, Gambetta, ou encore la place de la Bourse. 

La rocade, chantier majeur de l'agglomération bordelaise

Il y a quelques mois, Patrick Bobet a communiqué le résultat de l'étude : "L'urgence, c'est la rocade", a-t-il précisé d'emblée. L'enquête a révélé que le projet était techniquement réalisable, la composition du sous-sol n'empêcherait pas son élaboration. A contrario, la réflexion des experts a abouti sur la conclusion qu'il ne s'agissait pas de la priorité : l'agrandissement de la rocade a été jugé plus urgent. Pour rappel, les travaux vont consister à la faire passer à trois voies, contre deux actuellement. Ainsi, bien que le président de la Métropole pense que le projet du métro finira par être lancé, l'étude l'a aiguillé sur l'idée que le moment n'était pour l'instant pas idoine : "Avec une agglomération qui gagne 1,5 % de population par an, cela fera 15 % d’augmentation en dix ans, je pense donc qu’on aura besoin du métro un jour. Ce n’est pas qu’on le voudra, c’est qu’on en aura besoin. Mais là, nous ne sommes pas mûrs pour prendre une décision dès maintenant."

Par ailleurs, la métropole œuvre sur les liaisons en car express et sur le RER Métropolitain. L'ampleur des travaux que génèrerait le métro inquiète, et les 1,4 milliard d'euros qu'ils impliqueraient sont difficilement conciliables avec ces autres projets... 

Le lien entre les moyens de transport et les tarifs de l'immobilier

L'immobilier bordelais est bien sûr impacté par les modifications inhérentes aux différents modes de transport. Le retentissement n'est néanmoins pas toujours le même, selon les quartiers, et n'implique pas obligatoirement une hausse de prix. Plusieurs enquêtes ont déjà démontré le caractère aléatoire de l'influence des dessertes sur les tarifs du marché de l'immobilier, ces derniers étant liés à un grand nombre d'autres facteurs. 

Il paraît dès lors risqué de spéculer sur une hypothétique prise de valeur d'un terrain ou d'un bien, sans se faire conseiller par un expert, capable d'appréhender sa situation dans sa globalité.

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