Un nombre de logements disponibles inquiétant à Lyon

Le bâtiment lyonnais fait face à des difficultés qui réduisent sa productivité et impactent le nombre de logements disponibles. Les nouvelles lois inquiéteraient les entrepreneurs.


 

Le nombre de logements disponibles en forte baisse

Il n'est pas évident de trouver des logements, sur la région lyonnaise. Et pour cause, la construction de résidences neuves a diminué de 6 %, entre 2016 et 2017. La commercialisation s'en ressent fortement, ce qui inquiète d'autant plus qu'elle représente un tiers de l'activité du secteur de l'immobilier. La situation est paradoxale car Lyon est l'objet d'une attractivité importante. Le salon de l'immobilier de Lyon a connu "une fréquentation record et dans une ambiance remarquable", souligne Henry Buzy-Cazaux, qui préside l'Institut du Management des Services Immobiliers.
 
Norbert Fontanel, président de la commission économique de la fédération BTP Rhône et Métropole, tire la sonnette d'alarme : "On nous demande sans cesse de construire mieux, plus vite et moins cher", a-t-il alerté dans les colonnes du Progrès.
 

De nouvelles lois qui effraient les entrepreneurs

D'après le média, les acteurs du bâtiment craignent que les dernières mesures gouvernementales n'aient un effet important sur leurs dépenses, et donc sur leur marge. Ils verraient d'un mauvais œil le projet de loi de finances de 2019, lequel pourrait provoquer la suppression des réductions autorisées sur le carburant non destiné à la route. Le coût d'utilisation des engins de chantier pourrait être fortement impacté : le quotidien évalue les charges supplémentaires à 100 millions d'euros par an.
 
Les chefs d'entreprise dénoncent également le temps pris par les pouvoirs publics pour mettre en place le nouveau PLU-H (Plan Local d'Urbanisme et de l'Habitat). Son application devrait transformer le secteur de l'immobilier et influer sur le développement économique des communes. D'autant que le journal rappelle qu'ils doivent aussi tenir compte de "la fin de l’investissement pour les mandats en cours des collectivités locales". Il leur est ainsi difficile de se projeter plus loin qu'en 2021, ce qui rend la gestion du personnel particulièrement délicate.
 
Le PLU-H rend sceptiques certains promoteurs. Olivier Roobrouck, président de la chambre des constructeurs de maisons et aménageurs de BTP Rhône, pense qu'il ne fait pas suffisamment place à la maison individuelle. Hervé Simon, président de la FPI lyonnaise, directeur des régions chez Icade, considère qu'il ne favorise pas la construction.
 

La concurrence des micro-entreprises

Certaines entreprises du bâtiment pointent également la concurrence des micro-entreprises comme frein à la croissance de leur activité. 70 % des entreprises enregistrées à la Chambre des métiers et de l’artisanat présentent ce statut. La gestion simplifiée et l'exonération de TVA fait grincer des dents. A contrario, les micro-entreprises sont soumises à un plafond de chiffre d'affaires qui les rend inadaptées en cas de développement important. Certains dirigeants suggèrent qu'elles soient limitées dans la durée.
 
L'ensemble des intervenants de l'immobilier ne partage pas cette analyse pessimiste de la situation. Selon eux, les demandes en logement, tant par les accédants à la propriété que les investisseurs, laissent augurer un avenir intéressant, à condition que les effets de la métropolisation soient réduits.

A lire également dans le dossier Articles sur l'immobilier en France :