Un hôtel de luxe dans la cour d'une école à Toulouse ?

Les parents des élèves de l'établissement scolaire catholique Saint Stanislas se sont mobilisés pour empêcher la construction d'un hôtel de luxe par un promoteur. Leur pétition a recueilli 3 400 signatures, tandis qu'ils développent un projet de substitution.

Un collectif demande à la mairie de ne pas délivrer le permis de construire à un promoteur qui veut construire un hôtel

 
Les parents de l'école Saint Stanislas, à Toulouse, ont fondé le collectif "Sauvons Saint Stan". Ils souhaitent empêcher la construction d'un hôtel de quatre étages et 99 chambres, dans la cour de récréation de leurs bambins. Ce projet prévoit aussi l'ouverture d'un restaurant en roof-top. Le bâtiment couvrirait plus de la moitié de la surface de la cour de récréation des 392 élèves, qui serait réduite de 1 000 m² à 400 m².
 
Le collectif multiplie les opérations et a recueilli 3 440 signatures, via la pétition qu'il a mise en ligne. Il s'oppose à un projet qu'il juge "fomenté secrètement". Il regrette que l'établissement subisse une situation financière dont il n'est pas responsable. Il pointe également la "dimension mercantile" de la réalisation. Les travaux priveraient les élèves d'un espace extérieur, même si ce n'est que "le temps du chantier". Cela provoque d'autres inquiétudes, puisqu'une mère de famille souligne le fait que "le futur restaurant à ciel ouvert aura une vue plongeante sur la cour de l'école". Elle s'interroge sur la sécurité des enfants, "en plein contexte terroriste".
 

Les diocèses ne peuvent pas assumer les travaux

L'opération a été lancée pour renflouer les caisses de l’association Bellegarde, qui est propriétaire des lieux. Elle regroupe huit diocèses de la Province ecclésiastique toulousaine et s'est justifiée par le biais d'un communiqué : "En 2015, des travaux de sécurisation du bâtiment de la rue des Fleurs ont été estimés à 1 320 000 euros. Il faut ajouter à cela des travaux pour le bâtiment Manrèse, très vétuste, et dont l’infrastructure est inadaptée au nombre d’élèves (840 000 euros, NDLR). Cette école souffre également de l’absence d’un préau."
 
Interrogé par Actu.fr, Charles Hervier, directeur de l’enseignement catholique en Haute-Garonne, a indiqué comprendre les parents d'élèves : "Nous partageons un objectif commun, celui d’assurer la pérennité de l’école. D’ici deux ans, l’école fera probablement la visite d’une commission de sécurité en tant qu’établissement accueillant du public. L’établissement pourrait alors faire l’objet de prescriptions assorties de délais d’exécution. Quoi qu’il arrive, nous ne pouvons donc pas rester les bras croisés…"
 

Les parents montent un projet parallèle

Le collectif travaille sur un autre projet, jugé "économiquement viable" et pouvant permettre de financer les travaux de mise aux normes des bâtiments : "Nous souhaitons constituer notre propre association afin d’être locataire de l’école, voire propriétaire des murs. Cette association baptisée Saint-Stanislas pourrait lever des fonds et emprunter suffisamment pour effacer la dette de l’association Bellegarde et mettre aux normes le bâtiment", a expliqué l'une de ses membres.
 
Outre la levée des fonds, il pourrait donc requérir à un emprunt bancaire de 2 millions d'euros. Claire-Marie Dagonnet, présidente de l'association des parents d'élèves, ajoute qu' "il faut aussi trouver entre 1 et 1,4 million d'euros pour l'escalier encastré dans le bâtiment".
 
Les parents ont rencontré Annette Laigneau, adjointe en charge de l’urbanisme, ainsi que d'autres représentants de la mairie de Toulouse.

Au bout de quelques semaines, le permis de construire a finalement était retiré par la municipalité. C'est donc une victoire pour ces parents d'élèves qui ont su se mobiliser.

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