Thouars : une résidence seniors menacée par les recours

Situé rue Jules Ferry, le chantier d'une résidence seniors tarde à démarrer. Le maître d'ouvrage fait face à un recours lancé par une riveraine, sur les conseils d'un cabinet d’avocats. A l'instar de la mairie, il estime faire face à une procédure abusive.

fondations en béton armé d'une résidence


100 logements dédiés aux personnes âgées

La résidence doit être réalisée sur un terrain voisin du parc Imbert, d’une superficie de 6 835 m². L’opération prévoit la construction de trois bâtiments, contenant 100 logements, ainsi que des commerces de proximité et divers équipements. Une salle de spectacle et une pièce dédiée à la restauration sont prévues afin d’apporter le confort nécessaire aux retraités.
 
Le projet a été présenté au conseil municipal, qui a donné son aval, en novembre. Il a obtenu le permis de construire, mais les travaux tardent à démarrer. Une habitante de la rue s’oppose effectivement à l'exécution des plans et a déposé un recours, sur les conseils d’un cabinet d’avocat.
 

Des doutes techniques et esthétiques

Le recours s’appuie sur des points techniques très précis, comme le pourcentage de pente du terrain, qui est de 12 à 13 %. L’opposante pointe aussi la hauteur des immeubles, qui pourraient dépasser les douze mètres. Elle met en cause la solidité financière du promoteur, estimant que ses 10 000 euros de capital social ne sont pas suffisants pour un tel investissement.
 
Cette habitante pointe enfin l’esthétique des futurs bâtiments : "Ça m’ennuie, comme riveraine, d’avoir un projet aussi affreux. Une refonte complète du projet est nécessaire", a-t-elle déclaré dans les colonnes de La Nouvelle République. L'étude du recours pourrait prendre plusieurs mois, ce qui agace vraiment le promoteur : "On n'a pas un an ou deux ans à attendre."
 

"On est sur un recours abusif"

Les travaux prévoient la conservation de la façade de la maison et des poutres existantes, malgré le coût que cela génère. Le maître d'ouvrage estime être dans son bon droit : "Les toitures sont plates. On ne verra rien de la rue, ni du parc. On n’a pas construit un immeuble, c’était dans les demandes de l’architecte des Bâtiments de France."
 
Patrice Pineau, le maire, considère aussi que le projet est viable : "C'est une démarche procédurière." Le promoteur envisage ainsi de saisir lui aussi la justice : "On est sur un recours abusif. Je ne vois pas ce qu’on pourrait encore modifier. De fait, le permis a été validé. On s’est conformé à toutes les demandes de l’architecte des Bâtiments de France (ABF). Que ce soit au niveau des matériaux, des hauteurs…" Et de poursuivre : "On ne perdra pas d’argent à l’arrivée. Nous allons demander des garanties du côté du porteur du recours, et nous pourvoir devant un autre tribunal pour demander des dommages et intérêts."
 
Les rebondissements ont déjà été nombreux, puisque le projet a été accepté par un architecte d'ABF, avant d'être rejeté par son successeur. Avis ensuite contredit par le préfet, après un recours de la municipalité. C'est donc encore une fois devant le tribunal que se jouera l'avenir de cette opération.

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