Ces petits propriétaires qui résistent aux promoteurs

Il n'est pas évident pour les petits propriétaires de résister aux propositions des promoteurs qui souhaitent acheter leurs terrains. Certains y parviennent néanmoins, mais peuvent se retrouver entourés par des immeubles de cinq ou six étages.


Toulouse, ville à la forte croissance démographique

Entre 2010 et 2015, l'aire urbaine toulousaine a accueilli plus de 19 700 nouveaux habitants par an. Une croissance démographique qui implique la construction de nouveaux logements. Les chantiers ont ainsi fleuri, ces dernières années, et Toulouse a opéré une mutation importante sous l'influence des promoteurs. La politique du gouvernement, qui prône une densification urbaine, via des immeubles plus hauts, a contribué à la transformation de la ville.

Certains propriétaires de maisons de ville ont ainsi vu se bâtir des résidences, aux abords de leur terrain. Les promoteurs ne manquent généralement pas de les solliciter, dans le dessein de raser leur maison afin d'y construire de nouveaux logements. Certains pavillons bien situés se vendent ainsi à prix d'or pour faire la place à des immeubles de 5 ou 6 étages. D'autres veulent rester et tentent de résister.
 

La mairie a promis une densification modérée

La municipalité de la ville rose n'entend pas perdre le contrôle. Elle a promis à ses habitants une densification modérée et intervient parfois pour calmer les promoteurs trop ambitieux. Comme le rappelle La Dépêche, elle a par exemple mis un terme au projet d'hôtel de luxe dans la cour de l'école Saint-Stanislas. Elle s'est aussi opposée à la construction d'une tour de bureaux, près de Pont-Jumeaux.

Guillaume Drijard, président de l'union des comités de quartier et des associations de défense et d'action pour le cadre de vie, a commenté le phénomène dans les colonnes du quotidien : "Ce n'est pas encore Manhattan avec des maisons ayant résisté à la pression immobilière, qui se trouvent bordées de gratte-ciel. Mais le cas de maisons entourées d'immeubles est fréquent, a-t-il indiqué. Il peut être nécessaire de conserver des maisons pour des raisons patrimoniales. Inversement, on peut parfois se demander s'il y a lieu de construire des immeubles de quatre ou cinq étages contre des maisons. D'autres villes ont adopté l'idée de transition dans les hauteurs pour que le changement ne soit pas trop brutal."
 

"Ce sont les propriétaires qui veulent vendre"

Jacques Rubio, le directeur général de Kaufman et Broad, ne pense pas que les promoteurs soient les premiers responsables de ces changements : "Nous ne forçons la main à personne. Ce sont les propriétaires qui veulent vendre et qui profitent de nos offres. S'ils vendaient à d'autres, ils en tireraient la moitié moins", a-t-il confié au journal. Et Annette Laigneau, chargée de l'urbanisme à la mairie, assure se soucier de l'intérêt des petits propriétaires : "Notre objectif est de concilier cette croissance, l'identité des quartiers et de notre patrimoine pour ne pas dégrader leur équilibre et leur qualité de vie", a-t-elle ajouté.
 
Comme c'est le cas avec une résidence hôtelière située à Compans-Caffarelli, les associations contestent de nombreux projets et luttent pour défendre leurs intérêts. La densification de la population implique des changements importants et certains riverains craignent notamment que leur quartier soit bientôt saturé.

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