L’Arbre Blanc : la nouvelle signature architecturale emblématique de Montpellier
Un nouvel immeuble vient de sortir de terre à Montpellier et c’est un projet urbain totalement inédit que les habitants ont pu découvrir. Inauguré depuis le 19 juin, le bâtiment se nomme « L’Arbre Blanc ».
Un projet emblématique pour Montpellier
Le choix de la ville de Montpellier n’est pas anodin, car elle est considérée comme la capitale méditerranéenne disposant d’un fort potentiel en termes d’infrastructures. La ville est ouverte au reste de l’Europe grâce à son port et au réseau d’autoroutes présents dans la région (sachant que des infrastructures comme une ligne de TGV ou le renforcement de la capacité de l’autoroute sont dans les tuyaux). Les nouvelles constructions de Montpellier sont, dans ce contexte, tournées vers l’avenir.
La ville de Montpellier connaît une grande croissance avec une attention particulière à l’architecture. Les plus grands architectes se sont penchés sur la ville de Montpellier qui est très apprécié dans la profession dès les années 80. Le quartier Antigone en est le parfait exemple. Lors de sa conception, il s’agissait d’un grand terrain de jeu pour les architectes. C’est Ricardo Bonfill qui a finalement marqué l’architecture de la capitale Languedocienne. C’est un architecte catalan qui est devenu une icône en redonnant au quartier Antigone les racines gréco-romaines de la ville. Cet architecte iconique du XXe siècle de Montpellier précède donc aujourd’hui aux nouvelles icônes du XXIe siècle : les architectes qui ont conçu « L’Arbre Blanc ».
« C’est géniale cette culture que vous avez à Montpellier du risque architecturale. C’est un territoire d’expérimentation », Manal Rachdi, architecte en charge du projet.
Les détails du projet de l’Arbre Blanc
Le bâtiment, construit le long du fleuve du lez, compte 113 appartements et 194 balcons. D’ailleurs, les appartements ont trouvé preneur en trois mois, ce qui montre l’engouement autour de ce projet. Surtout, que les appartements de la tour se sont vendus à un prix moyen de 5 500 m². Bien que ce prix soit bien supérieur à la moyenne de la ville, les appartements se sont donc vendus très vite.
L’élément marquant du projet de l’Arbre Blanc est sans doute la présence des terrasses suspendues. De 3 à 7,5 mètres de long (ce qui constitue une première mondiale) et de 12 à 35 m² de superficie, ces balcons représentent une surface conséquente du programme immobilier, mais surtout, ils sont l’élément principal de la signature architecturale du bâtiment. De telles terrasses permettent d’offrir une vue et une perspective splendide sur la ville de Montpellier.
Ce bâtiment de 11 900 m² de superficie est aussi un lieu de rencontre. Bien souvent, dans les tours d’habitations, c’est l’intimité qui est mise en avant mais dans ce projet, les architectes voulaient véritablement faire vivre cette tour. Avec de très grands et nombreux jardins suspendus, la tour semblera « vivante » vu de l’extérieur. Des lieux de rencontre ont été prévus dans la tour avec le toit qui pourra devenir une sorte de place où les habitants se rencontrent. Il y a également un restaurant et une galerie d’art et un bar en rooftop qui seront ouverts au grand public pour montrer l’ouverture du projet sur la ville. Le bar sera même ouvert jusqu’à 1 h du matin et aura une capacité d’accueil de 300 personnes. Le dernier étage donne ainsi une superbe vue panoramique à 360° de Montpellier.
Cette tour d’habitations de 50 mètres est inspirée par la nature. Le but était de créer une protection par la façade afin d’apporter de la fraîcheur aux habitations. L’idée des balcons de l’Arbre Blanc est inspirée du feuillage qui amène la fraîcheur en dessous d’un arbre. Les terrasses suspendues offrent 30 % d’ouverture de plus dans la tour, mais aussi 30 % de surfaces en plus. Ces terrasses apportent également une protection thermique qui permet de réduire l’énergie de 20 à 30 %. Bien sûr, le blanc a été choisi car est une couleur très utilisée notamment dans les pays chauds, car c’est une couleur qui attire peu le rayonnement du soleil.
Une folie et un atout architectural pour la ville
Ils sont quatre architectes à être à l’origine du projet, il s’agit du japonais Sou Fujimoto (son premier projet en France), les associés Nicolas Laisné et Dimitri Roussel, et enfin, Manal Rachdi. Les autres grands acteurs ont été les promoteurs qui ont travaillé sur le projet : Opalia, Promeo, Evolis et le Crédit Agricole Languedoc Immobilier.
Cette infrastructure a nécessité de gros moyens tant humain que financier avec un investissement de 22 millions d’euros pour plus de quatre ans de chantier qui ont mobilisé 1 500 personnes ! La durée de la construction de ce programme s’explique notamment par les innovations industrielles qu’il a fallu pour ériger un tel bâtiment. Cette nouvelle infrastructure urbaine sort de l’ordinaire par son architecture, mais également par rapport aux méthodes de constructions qui ont été utilisées lors de la réalisation du programme. La construction de l’Arbre Blanc aurait nécessité 20 innovations industrielles.
Une chose a surpris les architectes, c’est le fait que la tour soit occupée à plus de la moitié par les acheteurs eux-mêmes, alors que d’habitude, beaucoup d’appartements neufs sont ensuite loués. Cela montre bien la réussite de l’immeuble où les acquéreurs ont privilégié le cadre de vie de l’Arbre Blanc plutôt qu’un investissement en mettant le logement en location.
« C’est extrêmement rare de laisser de la liberté au départ et qu’elle soit imposée par la Mairie : pas d’urbaniste, un terrain très peu cher et libre de programmations, cela n’arrive jamais », Nicolas Laisné, architecte en charge du projet.
Le projet de l’Arbre Blanc paraît être une véritable réussite pour la ville de Montpellier. Le fleuve du lez est mis en valeur avec cette tour qui ne défigure pas l’architecture montpelliéraine. D’après les dires de certains riverains, la tour de 17 étages ne paraît pas aussi haute qu’elle ne l’est. Il faut se rendre sur le toit pour se rendre compte de la vue exceptionnelle qu’elle offre, preuve qu’elle s’inscrit bien dans le paysage contrairement à certaine tour dont parfois la hauteur contraste trop avec le reste du quartier.