Tours Hermitage : le projet enfin relancé ?

Le promoteur russe qui a développé le projet de construction des deux tours de l'Hermitage compte bien le mener à bien. Les 17 locataires de la résidence des Damiers, qui doit être démolie, vont devoir partir.

Le projet des tours jumelles Hermitage de la Défense
 

La cour de Cassation a donné raison au promoteur

Ce début d'année 2018 a réservé une bonne nouvelle au groupe russe qui souhaite bâtir les deux tours Hermitage, dans le quartier de la Défense. La cour de Cassation a débouté l'association Vivre à la Défense, laquelle tentait de faire annuler la vente de la résidence des Damiers, du bailleur au promoteur. Le projet de ce dernier prévoit sa démolition, pour faire la place aux deux immeubles.

"Le 28 février, la cour de Cassation a donné définitivement raison au groupe Hermitage contre l'association Vivre à La Défense et 13 locataires, qui essayaient de faire annuler le compromis de vente avec Logis Transports", a fait savoir le groupe lors du Mipim (Marché international de l'immobilier d'entreprise, Ndlr) qui s'est tenu à Cannes (propos relayés par Le Parisien).

Gilles Soulié, son vice-président, a révélé que les locataires allaient devoir quitter leur logement : "Le tribunal d’instance de Courbevoie a prononcé le 27 février l’expulsion des neuf locataires du bâtiment Bretagne, qui ont reçu leur avis vendredi dernier et ont deux mois pour libérer les lieux. Pour les huit locataires de l’immeuble Anjou, le tribunal a estimé que certaines des offres de relogement qui leur avaient été faites étaient mal formulées, et Logis-Transports leur enverra une proposition en bonne et due forme", a-t-il déclaré aux médias présents dans la cité azuréenne.

Un projet gigantesque

Le volet financier de l'opération se précise peu à peu. La construction des Tours de l'Hermitage devrait bénéficier d'un apport de 180 millions d'euros, de la part d'un grand fond européen, et de plusieurs crédits, pour un total de 1,2 à 1,5 milliard d'euros. Les négociations avec les établissements bancaires sont en cours, et le groupe russe ne souhaite pour l'instant pas communiquer les enseignes : "On ne veut pas annoncer les noms, c’est encore en discussion, c’est trop tôt", a indiqué le vice-président. L'ensemble du projet est estimé à 3 milliards d'euros, et le groupe a déjà investi "233 millions d'euros, en fonds propre, sans dette bancaire". Il mise aussi sur un préfinancement par des ventes en état futur d'achèvement.

Sous réserve que le chantier démarre enfin, les deux édifices pourraient devenir les plus hauts buildings d'Europe (323 mètres, Ndlr). Ils accueilleraient 500 appartements de luxe, 37 000 m² de bureaux, un palace de 200 chambres, plusieurs restaurants, une galerie d'art et une résidence étudiante de 210 studios.

Les locataires n'ont pas dit leur dernier mot. L'association compte se pourvoir en appel : "La bataille n'est pas finie", a assuré son avocat. Le promoteur devra quant à lui démontrer la solvabilité de son président, un oligarque franco-russe. Il dispose d'un peu de temps pour éclaircir certaines zones d'ombre qui concernent l'aspect pécuniaire de l'opération.

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