Entrepôts logistiques : secteur de l'immobilier le plus recherché

Les promoteurs européens ont modifié leurs habitudes avec le développement de l'e-commerce. Les entrepôts logistiques, qui permettent d'optimiser les flux, ont désormais le vent en poupe.

Entrepot de logistique qui vient d'être acheté


Les biens logistiques de plus en plus recherchés

Selon une étude réalisée par le groupe CNRE, les entrepôts logistiques sont maintenant les biens les plus recherchés par les investisseurs européens. Ils dépassent les bureaux, le marché résidentiel et les commerces : la fermeture de Toys’R’Us et certains résultats récents réfrènent les achats de locaux commerciaux.
 
Interrogé par Le Figaro, Jean-Claude Le Lan a tenté d'expliquer le phénomène : "L’immobilier logistique est en pleine progression et attire beaucoup d’investisseurs, pour une raison bien simple : l’e-commerce. Raccourcir de moitié le temps de livraison implique de bien plus que doubler le nombre de mètres carrés. Le parc existant ne répond pas aux besoins de l’e-commerce : ils demandent des bâtiments plus modernes qu’il va falloir construire", a-t-il notamment affirmé.
 

Les commerces n'ont plus la même cote

Le cabinet Knight Frank a quant à lui publié une étude montrant que les commerces n'avaient rassemblé que 14 % des investissements immobiliers, sur l'année 2017, pour un montant total inférieur à 4 milliards d'euros. En 2015, cette même part atteignait plus de 30 %. Les stratégies évoluent en conséquence.
 
Comme ses concurrents, Unibail-Rodamco-Westfield (URW), qui se prévaut premier créateur et opérateur mondial de centres de shopping de destination, œuvre depuis quelque temps afin de céder les commerces peu rentables. Les sites les moins bien situés ou de taille moyenne sont les principales victimes de ce revirement. Christophe Cuvillier, le président de son directoire, se veut rassurant : "On nous a dit que les grands magasins sont morts, ce n’est pas vrai", a-t-il assuré au Figaro Immobilier.
 
Le coup de blues paraît pourtant non négligeable : les investisseurs boursiers s'inquiètent et la valeur des titres d'URW peine à croitre. La situation est la même pour son concurrent Klépierre.
 

L'essor des entrepôts de grande taille

L'e-commerce a progressé de 14,3 %, depuis 2016. Il devrait encore gagner en influence puisque le nombre de colis pourrait encore doubler, d'ici 2022. L'impact sur les constructions est réel : ces nouvelles habitudes liées au développement du web ont créé un besoin de regroupement sur de vastes sites.
 
Selon Voxlog, sur les 48 transactions de plus de 10 000 m² de 2017, 8 affichent une superficie totale supérieure à 40 000 m². Le lanceur d'alerte indique même qu'elles "représentent à elles seules plus de 40 % de la demande placée du marché national". "Nous sommes passés à des tailles d’entrepôt jamais atteintes jusqu’alors en France, avec 250 000 m² pour le futur site d’Amazon à Brétigny ou 100 000 m² à Amiens", précise Didier Terrier, directeur général d’Arthur Loyd Logistique. Et les attentes évoluent. Outre les dimensions, les nouveaux entrepôts présentent souvent des particularités telles des mezzanines.
 
L'exigence des livraisons express liées à l'e-commerce a entraîné une redéfinition du maillage territorial des bâtiments logistiques. Son incidence sur le marché de l'immobilier devrait se poursuivre, ces prochaines années.

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