Immobilier : une opération mixte dans le XVe arrondissement parisien

Une résidence mixte de 82 logements sera bâtie sur le terrain de la Maison Saint-Charles, lequel appartenait jusque-là à un couvent. Elle prévoit des logements sociaux, dont une vingtaine réservée aux religieuses. Elle devrait aussi permettre la commercialisation de 37 appartements haut de gamme.

Plan de l'architecture du programme par un promoteur

Les bâtiments vétustes rasés, la chapelle conservée

La Maison Saint-Charles était la propriété d'une congrégation de sœurs, depuis 1872. Elle accueillait autrefois des enfants, dans le cadre d'une école maternelle et d'un orphelinat. Les logements étaient anciens et les conditions de vie difficiles pour les 27 sœurs dominicaines. Ces dernières, qui étaient âgées de 85 ans en moyenne, se sont rapprochées de l'association Habitat et Humanisme, laquelle a trouvé une solution pour les sortir d'une situation compliquée.

Et c'est vers un promoteur, que l'association s'est tournée. Un accord étonnant a été trouvé par le biais d'une opération mixte, après plusieurs rendez-vous et discussions. Elle prévoit la destruction des existants, excepté la chapelle et quelques arbres, et la construction de 82 logements, mêlant social et commercial.

Un projet mixte exemplaire

Les habitations seront livrées lors de l'été 2020. 20 d'entre elles accueilleront les sœurs et 10 autres seront réservées à des familles monoparentales. 15 logements seront dédiés à des jeunes travailleurs et à des étudiants à faibles revenus. Enfin, 2 appartements seront adaptés à la colocation intergénérationnelle et 15 seront aménagés en chambres d'hôtes, lesquelles seront louées pour un tarif de 80 euros la nuit.

Le volet social du projet prévoit confort et commodités. Le rez-de-chaussée accueillera des locaux communs, partagés entre les sœurs et les occupants des biens intergénérationnels. Cuisines, salles à manger, laveries, ou encore bibliothèque sont au programme. La chapelle sera quant à elle divisée, en dessous des vitraux, en plusieurs salles de réunion. Au-dessus, elle gardera son rôle et sera directement accessible par les appartements des religieuses.

Ces bâtiments deviendront la propriété de la congrégation, à l'issue d'un bail à construire de 42 ans.

Deux entrées et deux cours spécifiques

La résidence du promoteur est baptisée "Hors du Temps" et a été dessinée par l'architecte Marie-Odile Foucras. Elle comptera un total de 4 000 m² habitables. Les 37 autres logements, très spacieux, seront commercialisés à des tarifs compris dans une fourchette de 14 000 à 19 000 euros du m². Les T3 devraient présenter une surface de 100 m², et certains T5 iront jusqu'à 203 m². Les parkings seront quant à eux vendus à un prix de 45 000 euros l'unité.

L'opération prévoit deux entrées spécifiques : une dédiée au social et l'autre aux logements des familles. Elle compte aussi deux cours. Le promoteur, qui a qualifié l'opération d' "exemplaire", estimait nécessaire de "cloisonner les deux mondes" qui allaient occuper la parcelle.

Véronique Margron, responsable pour la France de la congrégation, a pour sa part estimé que le projet permettrait au lieu de conserver "sa très grande valeur humaine et symbolique, tout en ouvrant une nouvelle page avec d'autres partenaires" (propos relayés par Le Figaro).

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