Bry-sur-Marne : les studios remplacés par des logements ?

Les studios de cinéma qui se situent sur les communes de Bry-sur-Marne et Villiers-sur-Marne sont considérés comme les plus importants en France. Ils appartiennent à un promoteur et devraient subir des modifications, dans les années à venir, voire être rasés et rebâtis un peu plus loin.

Projecteur de cinéma


Les "meilleurs studios" de France

Ces studios du Val-de-Marne ont donné naissance à quelques-unes des grosses productions cinématographiques françaises, voire internationales. Au revoir là-haut, Un long dimanche de fiançailles, Versailles, ou encore Hunger Games y ont vu le jour. Ses 30 000 m² de surface accueillent huit plateaux, des loges, des salles remplies de costumes et d'accessoires, et même une rue aménageable selon les besoins des projets.
 
Mais le cinéma n'est pas toujours rentable, et les gérants ont parfois éprouvé des difficultés à joindre les deux bouts. La société Euromedia, ancienne propriétaire, a revendu le lot à un promoteur, en 2013. Il a alors fallu l'intervention de nombreux réalisateurs renommés pour empêcher la fermeture du site. Il a de nouveau changé de main lorsqu'un nouveau promoteur a repris le flambeau en acquérant la société exploitante des lieux. Les employés craignent depuis qu'il n'envisage de faire disparaître les studios. Et leur inquiétude a augmenté lorsque l'un des patrons du groupe immobilier a utilisé les termes "anciens studios", lors d'un entretien à la télévision.


Un projet avec les studios comme "pierre angulaire" ?

Mais ce promoteur assure qu'il n'en arrivera pas à l'extrémité consistant à les faire disparaître. Il confirme réfléchir, en collaboration avec les collectivités locales et professionnelles, à une opération immobilière. Néanmoins, les studios constituent l'un des pôles d'attraction de la zone et devraient figurer en bonne place dans son projet : "Nous avons racheté la société qui détenait le terrain et les studios dans une prospective de 10 à 15 ans sur ce site métropolitain de 140 000 m² à bâtir mais avec les studios comme pierre angulaire", a déclaré un autre dirigeant.
 
Deux solutions sont envisagées : la première consiste à rénover l'existant. Elle nécessiterait néanmoins la fermeture des locaux durant les travaux. La seconde possibilité serait de tout raser et de rebâtir le site, 100 mètres plus loin.


Le PLU ne permet pas la construction de logements

Bertrand Seitz, vice-président de l'Association des chefs décorateurs de cinéma (ADC), pense que la réflexion dépend des politiques appliquées par les municipalités de Bry et Villiers-sur-Marne. Les studios pourraient être rebâtis en totalité sur la commune de Bry, tandis que Villiers paraît plus ouverts à l'idée d'un projet de résidence.
 
Le maire de Bry-sur-Marne, Jean-Pierre Spilbauer, est toutefois sceptique quant à la plausibilité de cette théorie : "Les PLU (plans locaux d'urbanisme) des deux villes ne permettent pas la construction de logements. Pour les changer, il faudra se lever de bonne heure", a-t-il lâché à Capital.fr. Il est convaincu que le promoteur "a acté la survie des studios".
 
L'heure n'est pas à la démolition, puisque le promoteur cherche de nouvelles entreprises pour partager l'occupation des lieux, afin de diviser le loyer de l'exploitant des studios. Il dispose de trois ans, selon ses calculs, pour trouver une solution viable et l'empêcher de connaître ses premiers déficits.
 

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