Le quartier Saint-Cyprien
Superficie
0,7 km²Population
4 500 habitantsTransports
Bus + MétroAltitude Moy.
140 mRégion
OccitanieVilles voisines
Carmes, Capitole, AmidonniersSaint-Cyprien, faubourg populaire de la rive gauche longtemps qui est resté longtemps enclavé et mal réputé, est devenu aujourd'hui l'un des plus prisés des Toulousains.
Les anciens Toulousains du cru l’appellent encore familièrement "Saint-Cypre", singularité linguistique entendue pour désigner ce quartier très convivial, populaire et cosmopolite de la rive gauche toulousaine, mais les plus jeunes se contentent d’un Saint-Cyp.
L’origine du nom de Saint-Cyprien vient en fait de celui d’un abbé périgourdin du VIe siècle connu pour sa bonté envers les malades, Saint-Cyprien accueille naturellement les parias de la société et sa cohorte de nécessiteux, de fous, de prostituées et de vieillards, évincés du centre-ville.
Ils trouvent alors refuge à l’hôpital Sainte-Marie puis à Hôtel-Dieu-Saint-Jacques et à l’hospice de La Grave.
Historiquement, le trait majeur de ce côté de la Garonne, la rive gauche donc, a toujours été les caprices récurrents du fleuve, ses crues pouvant être terribles et qui ont tristement marqué les mémoires, avant les importants travaux de construction de la digue des années 1950. En effet, cette rive gauche qui est dix mètres plus bas que sa voisine d’en face, les inondations y sont désastreuses, transformant le quartier en un vaste marais urbain insalubre.
La plus célèbre d’entre elles, intervenue en 1875, emporte dans ses eaux le pont Saint- Pierre et fait des centaines de morts parmi les habitants du quartier. Le quartier fut en effet laissé à la merci de l’eau car le niveau de l’eau dépassa 3,50 mètres au-dessus du sol, par endroits.
Les habitants du quartier durent être évacués vers le faubourg dont les habitants durent partager leur refuge provisoire avec les fous, les pauvres, les parias et autres personnes exclues de la société. Le faubourg est donc assez logiquement délaissé par les autorités publiques, bien que raccordé à la ville par le Pont de la Daurade dès le XIIe siècle puis par le Pont-Neuf à partir du XVIIe siècle,
Au gré de son histoire, le faubourg est traversé par différentes vagues d’immigration, des Gascons fuyant la misère de leurs campagnes aux Catalans antifranquistes, venus en masse lors de la Retirada, mais qui ont, comme toujours et contrairement à ce que certains peuvent en dire, fortement contribué à l’essor de la communauté. Engagés dans la Résistance, ces Guerilleros des FFI de Toulouse fondent en septembre 1944, dans un château de la rue Varsovie un hôpital, aujourd’hui Joseph-Ducuing, où sur la façade une plaque commémorative rappelle les faits et une salle de l’hôpital s’appelle encore la salle des Guerilleros.
Aujourd’hui, ce quartier longtemps ouvrier, est depuis plus d’une vingtaine d’années l’objet d’une embourgeoisement important.
Les maquignons et les équarrisseurs des abattoirs ont par exemple laissé place à un musée d’art contemporain alors que les anciennes stations de pompage des eaux de la Garonne abritent une galerie photo (le Château d’Eau) et un théâtre (le théâtre Garonne).
Aujourd'hui, le métro donne au quartier une nouvelle fraîcheur, que les bars et autres nombreux restaurants de la place Saint-Cyprien exploitent à volonté. Le marché de la place Jean Diebold, le musée d'art moderne des Abattoirs, la vitalité de la rue de la République lui confèrent aujourd'hui un charme de quartier urbain convivial.