Quand l’approche d’un promoteur immobilier est saluée par les habitants

Le projet de construction mit en place par le groupe Chenier (le promoteur immobilier en charge du projet) est la construction d’un immeuble s’élevant sur neuf étages le long de la rue Rideau, au 541-545 plus exactement. Il s‘agit d’un profond terrain qui fait le croisement avec la rue Cobourg. Sur ce terrain, se trouve une magnifique maison de 150 ans en briques rouges. Le problème étant qu’elle n’a pas de réelle valeur patrimoniale et donc pas d’arguments concrets pour la préserver alors que de nombreux citoyens et élus aimeraient que cela soit le cas.
Le groupe Chenier a ainsi élaboré un plan de construction qui colle parfaitement avec le plan d’aménagement de la ville et plus précisément de la Basse-ville d’Ottawa. Le promoteur immobilier a donc pris en compte le plan d’aménagement, ce qui peut paraître logique, mais pourtant il n’est pas rare de voir ce plan ignoré par les promoteurs. Le plan d’aménagement permet de conduire les constructions vers les besoins de la ville et de ses habitants, ce document est validé par le Conseil municipal.
Le groupe Chenier a ainsi prévu d’ajouter des logements locatifs car le groupe a pris en compte la situation du quartier, qui détient des taux d’inoccupation très faibles. Il y a donc un besoin de construction de logements. Ainsi, le bâtiment prévu sera à usage mixte et s’élèvera sur neuf étages. Au premier étage, un espace commercial sera construit ainsi qu’un lieu commun pour les résidents. Au total, il y aura huit appartements résidentiels.
Les neuf étages prévus sont une très bonne nouvelle pour le quartier. Peter Fergusson explique que l’association s’est opposée à de nombreux projets de constructions le long de la même rue en raison d’une hauteur de construction bien trop élevée. L’immeuble The Charlotte a tout de même vu le jour à quelques mètres du terrain où le nouveau projet est prévu alors que l’immeuble fait 13 étages.
Un promoteur immobilier dans une approche collaborative
Il faut dire que cette approche a surpris l’association communautaire de la ville ainsi que les élus qui ont plus souvent l’habitude d’être en contradiction avec les promoteurs immobiliers.
Peter Fergusson en profite alors pour inciter les autres promoteurs immobiliers dans cette démarche :

Les espérances des habitants largement dépassées par le promoteur
La maison datant de 1870 était un bâtiment qui a été reclassé en appartement à la suite de la Première Guerre mondiale. Le rez-de-chaussée été occupé par une entreprise de restauration, mais aujourd’hui, la maison n’abrite plus personne. De nombreux travaux ont été apportés à la maison afin de la préserver, cependant, le fait qu’elle n’est pas de valeur patrimoniale complique la chose.
C’est dans ce cadre que le promoteur immobilier a fait des propositions dont il n’en avait aucune obligation. Parmi les premières proposions, il y avait le fait de garder la façade en brique rouge dans le nouvel immeuble ou bien de déplacer le bâtiment. Mais dans les deux cas, cela n’était pas possible.
La solution retenue a ainsi été de démanteler toute la structure brique par brique pour ainsi reconstruire un duplex avec le même style architectural du second empire français. Le nouveau duplex comprendra un toit mansardé concave et des lucarnes. Le duplex doit voir le jour à côté de l’immeuble et c’est Barry Podolsky, spécialiste des projets patrimoniaux, qui va le concevoir. Gaétan Chenier, installé à Ottawa depuis huit ans, prévoit même d’installer son bureau dans la moitié du duplex. L’autre moitié sera mise à la location.
Le coût de l’opération, avec tous les travaux que cela représente, risque d’être très élevé mais le promoteur immobilier reste fier de contribuer à l’aménagement de la ville en collaboration avec les citoyens. Peter Ferguson s’est montré une nouvelle fois très reconnaissant envers le promoteur :
« Nous en sommes heureux, c’est quelque chose qu’il n‘avait pas à faire, et il s’est porté volontaire pour préserver le bâtiment ».
La date d’achèvement des travaux du duplex est prévue pour la fin 2019, alors que l’immeuble devrait sortir de terre au printemps suivant.