Un recours a été déposé concernant le projet immobilier "Cour du Dôme" à Toulouse

A Toulouse, le chantier du projet Kaufman & Broad est arrêté suite à un recours déposé par l’association des Toulousains de Toulouse. 
Les « gardiens du temple » craignent que l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques soit déclassé du Patrimoine mondial de l’UNESCO, à cause de la création de logements de luxe d’ici 2023.


cour du dôme toulouse
 


L'association des Toulousains de Toulouse conteste la réalisation du programme immobilier Kaufman & Broad

 

L’immeuble qui doit être construit à la place du centre Claudius-Régaud proche du dôme de La Grave devrait mesurer 21 mètres de haut, ce qui n’enchante pas du tout l’association des Toulousains de Toulouse. La destruction de l’ex-centre anticancéreux à cet endroit, devait apporter « de l’oxygène » au quartier. Aline Tomasin, présidente de l’association centenaire créée en 1904, est à l’origine du recours déposé à la mairie le 17 décembre 2019, contre l’obtention du permis de construire concernant la création du projet immobilier Kaufman & Broad. Celle-ci appelle à la solidarité des citoyens Toulousains qui souhaitent conserver la vue imprenable près du dôme de La Grave, l’ancien établissement hospitalier le plus photographié de la ville rose, situé 2 rue Viguerie. 

Rive Gauche, le chantier a pourtant déjà démarré sur l’espace libéré, pour laisser place à la construction d’un immeuble avec de grandes proportions, qui devrait dépasser le tambour du dôme d’ici 2023 et « gâcher » la vue iconique de Toulouse. D’après la présidente de l’association des Toulousains de Toulouse, les anciens bâtiments démolis à cet endroit même ne mesuraient que 15 mètres de haut contrairement au projet immobilier « Cour du Dôme », qui présente une coupe verticale qui monte à une vingtaine de mètres.

Le maître d’œuvre du nouveau projet Kaufman & Broad, Pierre Louis Taillandier, assure que l’Institut Claudius-Regaud, ancien centre anticancéreux mesurait 27,07 mètres de haut. Ce qui correspond à 6 mètres supplémentaires, contre 21 mètres sous acrotère pour le futur bâtiment « Cour du Dôme ».
L’architecte ajoute un second argument en faveur du projet immobilier. L’immeuble sera d’avantage en retrait, à une distance de 30 mètres, ce qui permettrait de libérer les espaces tout en remplaçant « l’abominable » bâtiment de l’Institut Claudius-Regaud. 
 

La mairie rejette la demande de recours gracieux de l'association

 

Lors du dépôt du recours gracieux, l’association met en avant la hauteur de la construction. Celle-ci ne correspondait pas à la réalité du projet et serait bien plus grande en réalité, que ce qui était notifié sur les documents de la demande de permis de construire par le promoteur de Kaufman & Broad. Elle en appelle aussi au comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, qui n’a pas connaissance de ce projet immobilier à grande envergure et qui pourrait provoquer l’éviction du site de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques.

Jean Luc Moundec a refusé de prendre en compte le recours gracieux déposé par l’association, en justifiant le fait que l’incohérence des documents visuels ne constituaient pas un motif valable pour retirer l’accord du permis de construire pour le futur projet immobilier
« Cour du Dôme ».
De plus, l’adjointe du maire de Toulouse, Annette Laigneau, assure qu’il n’y a « aucune obligation de consulter l’UNESCO pour ce projet ».
 

Un projet qui "défigure le patrimoine immatériel" du quartier Saint-Cyprien

 

Soutenue par la présidente du comité Saint-Cyprien quartier libre, l’association des Toulousains de Toulouse mène le combat en engagent un recours contentieux au tribunal administratif envers ce refus de retrait de permis de construire. Tous les deux estiment que le projet va dénaturer le quartier et s’inquiètent pour l’avenir du site historique. François Piquemal, l’ancien porte-parole archipel citoyen, s’oppose à la 
« défiguration » du patrimoine immatériel que pourrait provoquer la construction du projet immobilier Kaufman & Broad. En effet, le petit hôspital de quartier était destiné à accueillir les pestiférés après la première épidémie en 1348. Il dénonce que l’accueillant quartier Saint-Cyprien, béni par son hospitalité, se voit à présent menacé par la gentrification.

Jacques Rubio, le directeur de l’agence Kaufman & Broad, rassure les futurs acquéreurs de ces logements de luxe. Il affirme que le permis de construire a obtenu un avis conforme par l’architecte des bâtiments de France et que malgré le recours contentieux déposé, il ne devrait pas y avoir de retard concernant la livraison.


Informations complémentaires :
La Dépêche : une association conteste de nouveau le projet immobilier autour de La Grave

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